LE CONFORT
UNE INTRODUCTION
Qu’est-ce que le confort ?
Le confort est une notion étroitement liée à la sensation de bien-être et qui ne possède pas de définition absolue. A l’époque médiévale, le terme latin Confortare signifiait le renforcement et la fortification. Au XVIII siècle, le terme confort signifiait aux anglais un bien-être matériel. Le terme ne fut introduit en France qu’au XIX et était très lié aux classes sociales de l’époque (noblesse, bourgeoisie, ouvrière).
Malgré qu’on puisse affirmer que le premier confort atteint par l’humanité a été certainement la possibilité de disposer d’un endroit clos et couvert (un vrai abri), la notion de confort demeure plus vaste et ne peut se limiter aux seules conditions physiques qui déterminent le confort de type hygrothermique (température, humidité…etc.), sonore ou olfactif. Cette notion comprend aussi les paramètres esthétiques et psychologiques (qualité de la lumière, les espaces verts, le paysage, la sécurité, le prestige…etc.).
Egalement les conditions de confort ne sont pas figées dans le temps et dans l’espace. Bien au contraire, elles varient socialement (selon le niveau de vie et les classes), géographiquement (selon les régions) et historiquement (selon les périodes).
Donc, loin d’être une valeur immanente le confort est une construction culturelle qui s’élabore et se transforme selon les mythes et les valeurs dominantes de la culture dans laquelle il se déploie.
Dimensions du Confort :
K. Slater (1985) indique que ‘le confort est un terme si nébuleux à définir, et si subjectif, qu’un consensus universel sur son sens est presque impossible à obtenir’. Toutefois, il en précise les dimensions en le définissant comme étant ‘un état agréable d’harmonie physiologique, psychologique et physique entre un être humain et l’environnement’.
Cet état agréable d’harmonie, comme le précise la définition du dictionnaire pour le terme confort, est l’état d’une personne qui exprime un sentiment de bien-être.
Pourquoi s’intéresse-t-on au confort ?
A travers les régions et les ères, l’architecture traditionnelle a essayé de fournir aux humains un abri où ils se sentent à leur aise et qui les protègent des nuisances et des dangers de l’environnement extérieur.
Les bouleversements historiques et les développements acquis tout au long de l’histoire a fait changer les raisons d’intérêt et parfois même le souci du confort.
La crise pétrolière des années soixante-dix a été un événement qui a remis en cause les produits de l’architecture moderne où le confort était essentiellement assuré par des moyens mécaniques coûteux. Une nouvelle forme d’intérêt au confort de l’usager est apparue associée à un souci d’économie d’énergie. L’architecture solaire, issue de cette tendance, est caractérisée par l’emploi de nouvelles technologies (capteurs solaires) et d’un héliotropisme exagéré.
Ensuite et jusqu’à nos jours, d’autres tendances sont apparues dont l’architecture bioclimatique, durable, à haute qualité environnementale…etc. En plus d’une utilisation rationnelle de l’énergie et le confort de l’occupant, les nouvelles évolutions tentent de préserver au maximum l’environnement terrestre par une pollution minime.
De quel confort peut-il s’agir en architecture ?
En architecture, on distingue le confort physiologique et le confort psychosociologique.
Le confort physiologique est étroitement lié aux exigences thermiques, de lumière (éclairage), sonore, olfactives…etc.
Celui psychosociologique peut être réparti en deux genres : visuel (perception de l’espace, contact avec l’extérieur, visibilité…etc.) et non-visuel (déroulement des activités, intimité, privacité…etc.).
Le confort thermique :
Le confort thermique du corps humain est un phénomène physique soumis à une faible part de subjectivité. Le fonctionnement correct de la machine humaine implique une température intérieure de 37° C. Cette température est le résultat de la production de chaleur interne et des conditions d’échanges entre le corps et l’ambiance de l’espace.
Dès que les conditions d’ambiance tendent à modifier la température interne des mécanismes de thermorégulation entrent en jeu :
En ambiance chaude, les échanges seront augmentés par une dilatation des vaisseaux sanguins (on devient rouge), une augmentation du flux sanguin et la sudation (l’évaporation de la sueur absorbe de la chaleur).
En ambiance froide, les vaisseaux se contracteront (on devient blanc) et un frissonnement apparaîtra pour augmenter la production de chaleur.
Le confort thermique est obtenu quand l’ambiance est telle que ces mécanismes sont peu sollicités.
Les conditions d’ambiance agissant sur le confort thermique dépendent de facteurs propres à l’occupant (sa vêture, son activité et les apports internes qu’il occasionne) et de paramètres environnementaux (température de l’air, température radiante, vitesse de l’air, humidité de l’air).
Afin d’aboutir à un confort thermique dans un espace architectural, on devra agir sur certains paramètres de conception :
Eviter les apports solaires causés par :
1. la grandeur des baies exposées au soleil,
2. leur orientation,
3. la nature du vitrage,
4. les protections solaires et les masques architecturaux,
5. la gestion de fermeture par les occupants.
Prévoir une enveloppe efficace pour le bâtiment en choisissant :
1. une forme compacte et
2. une isolation thermique pour les parois opaques.
Assurer une ventilation adéquate et appropriée du bâtiment ce qui implique :
1. dimensions des ouvrants,
2. orientation des façades par rapport aux vents dominants,
3. disposition des ouvrants sur les façades,
4. architecture intérieure des locaux (disposition des pièces),
5. l’existence ou non d’une ventilation mécanique
6. et la gestion des ouvrants par les occupants.
Par ailleurs, il faudra souligner l’existence d’un contexte social de l’adaptation thermique et qui peut aboutir à un certain niveau de confort. Ces types d’adaptation dépendent de l’environnement et de l’usage de l’espace (la vêture et la posture). A titre d’exemple, on peut citer la position assise sur le sol des habitants des milieux chauds et secs ainsi que les vêtements des Touaregs.
Le confort lumineux :
L’ambiance lumineuse joue un rôle dans le comportement de l’occupant. Par exemple, un éclairement uniforme et de faible niveau est propice au calme et à la détente nerveuse. Lorsqu’il est plus contrasté et avec des intensités plus élevées, l’éclairement favorise l’activité dynamique.
Le confort lumineux influence celui visuel dans le sens où il permet à l’œil de travailler dans de bonnes conditions d’éclairage en lui procurant, au niveau de la tâche à accomplir, une sensation de lumière optimale.
Les facteurs influents pour le confort lumineux sont :
la taille de la tâche visuelle,
sa distance de l’œil,
les contrastes des luminances et des couleurs,
et la performance l’œil qui varie selon l’âge.
Le confort lumineux est obtenu grâce à des dispositions d’éclairage (naturel et artificiel) à l’intérieur de l’espace. Il met en jeu principalement :
les fenêtres (et toutes autres types d’ouvertures),
la nature du vitrage,
les propriétés des surfaces intérieures
et les masques de l’environnement extérieur.