Si Écrire pouvait m'appartenir

Si écrire pouvait m’appartenir !
Et si c’était une évidence ! Et que l’écriture, ce geste noble et
imprégné de tolérance, m’était dans la peau ! Que sans elle, l’élixir de
mon parfum ne me ferait plus aucun effet.
Je pense que j’aurais besoin d’une autre vie pour pouvoir définir ce que
représente réellement l’acte d’écrire pour moi, une autre vie pour
pouvoir traduire l’extrême et l’étrange relation entre elle et moi.
Dès que ma plume se met à valser sur cette feuille blanche qui reconnaît
mes empreintes, le printemps est déjà dans mon cœur.
Même en pleine tempête polaire et j’en ai bien connues, mes lettres
soudées les unes aux autres, prenaient la place d’une étoffe en
cachemire, apaisant mes souffles entrecoupés et réchauffant la pointe
encore blanche de mon cœur. Écrire, et combien les mots me manquent pour
le définir, c’est faire ressusciter les débris enflammés du cœur, c’est
inventer la toute petite fente pour une ultime respiration, c’est
beaucoup plus « exister » que meubler une page blanche par des lettres
isolées.
Écrire, est une aventure amoureuse entre l’opaque et le secret, c’est
cette lumière si blance et vraie qui fait que même désespérée, un large
sourire garnira le toit froid de mes pensées.
Écrire, c’est cette passion nocturne qui se réveille très tôt le matin,
tenant à assister au lever du soleil que même l’âme en cavale pourrait
apprécier.
J’ai vécu de très près des situations où l’écriture abrège les
souffrances et fait dissimuler tendrement l’impact des plus terribles
des cataclysmes.
Elle, nous berce, quand les bras d’une maman sont ensevelis sous le
poids d’une épitaphe gravée sur du marbre glacé.
Si j’avais le pouvoir, si mes doigts étaient ceux d’une fée, si mes yeux
pouvaient encore résister, et si de ma vie je pouvais surtout décider,
je ne suivrais qu’un seul sentier :
Vivre, écrire et prier.
Entre, l’écriture et moi, il y’a une grande histoire de foi.